Dire oui sous un déluge de 15 tonnes de CO2 reste la norme du mariage classique. Transport des invités, fleurs hors saison, tenues neuves éphémères, la fête peut vite virer au grand gâchis alors qu’il existe des solutions raffinées pour conjuguer style et sobriété. Voici comment réduire l’empreinte carbone, alléger le budget et faire vivre l’économie locale sans renoncer à la magie du grand jour.
Mariage éco responsable chic : pourquoi sauter le pas ?
Empreinte carbone d’un mariage traditionnel : chiffres clés
Un mariage « classique » génère en moyenne 15 tonnes équivalent CO₂ selon 1001salles et Semarieragibraltar, soit davantage que les émissions annuelles d’un Français. Autrement dit, une seule journée de célébration peut peser autant qu’un an de chauffage, déplacements et alimentation réunis. L’impact provient surtout du transport des invités et des fournisseurs, mais aussi du repas, des décorations jetables et des tenues neuves produites à l’autre bout du monde.
- Transport et hébergements : 60 % du bilan, entre trajets longue distance, parkings individuels et nuitées énergivores.
- Repas : 20 %, gonflé par les produits importés, la viande à forte empreinte et le gaspillage alimentaire.
- Déco, fleurs hors saison : 10 %, bouquets aériens en provenance des Pays-Bas ou du Kenya, vaisselle jetable en plastique.
- Tenues, accessoires, papier : 10 %, entre robes neuves, costumes sur-mesure non durables et envois postaux multiples.
Converti en distance, cela représente près de 75 000 km parcourus en voiture. Adopter un mariage éco-responsable réduit ces postes un à un : lieu proche, navettes, menu locavore, fleuriste saisonnier et location de décoration.
Économies et retombées locales d’un wedding green
Passer en mode mariage green n’est pas qu’un geste pour la planète : la facture s’allège aussi. Les retours d’expérience compilés par Shootnbox indiquent 3 000 à 5 000 € d’économies grâce à la seconde main, aux décorations louées, aux faire-parts numériques ou ensemencés, et aux cadeaux invités DIY.
- Tenues : location ou dépôt-vente, –50 % sur le budget robe et costume.
- Déco : upcycling et location, –40 % par rapport à l’achat neuf puis stockage.
- Impression : invitations digitales, –1 € par envoi et 40 % d’émissions postales en moins selon Mygreenevent.
Cette démarche irrigue l’économie de proximité. Chaque euro dépensé chez un traiteur circuit-court ou un fleuriste de saison reste dans le territoire, soutient les petites exploitations et maintient le savoir-faire artisanal. Mieux, les prestataires labellisés reversent souvent une partie de leurs bénéfices à des programmes de reforestation ou d’insertion. Un wedding green, c’est donc un impact positif doublé : moindre empreinte carbone et bénéfices tangibles pour l’emploi local.
Lieu de réception vert : choisir un site à faible impact
Labels Clef Verte ISO 20121 : comment les vérifier
Les labels donnent un repère objectif mais encore faut-il les contrôler. Clef Verte recense les hébergements et lieux événementiels engagés dans une gestion durable de l’énergie, de l’eau et des déchets. Tapez le nom du domaine sur l’annuaire officiel clef-verte.org pour valider la certification et la date de renouvellement. Pour ISO 20121 (système de management responsable appliqué aux événements), demandez au propriétaire le certificat PDF délivré par l’organisme accrédité (Afnor, Bureau Veritas ou SGS). Vérifiez les points suivants : numéro de certificat, période de validité, périmètre exact (site complet ou simple salle). Une astuce : les lieux vraiment transparents affichent ces documents en ligne ou dans le hall d’accueil.
Énergie et eau : bonnes questions à poser au lieu
Avant de signer, interrogez le gestionnaire sur sa consommation réelle et les mesures de sobriété mises en place. Une mini interview de cinq minutes suffit :
- Quel pourcentage de l’électricité provient d’un contrat 100 % renouvelable ? Photocopiez la dernière facture pour vérifier l’option « Électricité verte ».
- Isolation, régulation, leds… quelles solutions évitent la climatisation ou le chauffage excessif ?
- Présence de panneaux solaires ou d’une chaudière biomasse et capacité à couvrir un événement complet.
- Robinets à mousseur, chasses d’eau double débit, récupération des eaux pluviales : quels équipements concrets ?
- Compteur d’eau et d’électricité individuel pour l’événement afin de suivre votre propre empreinte.
Ces réponses influenceront votre budget (moins d’énergie = moins de surcoût) et, surtout, le bilan carbone du jour J.
Cérémonie en plein air : options et précautions
Un mariage éco-responsable gagne en authenticité quand la cérémonie se déroule au grand air, dans un parc ou un verger. Vérifiez d’abord la législation locale : autorisation municipale si le terrain est public, assurance responsabilité civile si vous privatisez un espace naturel. Pour protéger la biodiversité, choisissez une zone déjà aménagée (prairie, clairière) plutôt qu’un sous-bois fragile. Utilisez des bancs pliants ou bottes de paille louées, jamais laissés sur place.
Préparez un plan B léger : barnum sans parois, ombrières ou grande tente nomade, suffisamment ventilée pour éviter la climatisation. Côté sonorisation, préférez un système sur batterie lithium ou raccordé au réseau plutôt qu’un groupe électrogène carburant au diesel. Enfin, imposez aux prestataires un ramassage complet des déchets et tracez un chemin balisé pour que les invités ne piétinent pas les zones sensibles. Un geste simple : distribuer des éventails-programme en papier recyclé qui servent aussi de souvenir utile.
Composer une carte 100 % produits locaux et de saison
Du champ à l’assiette, le choix des ingrédients détermine l’empreinte carbone du banquet. Un traiteur locavore travaille dans un rayon de 100 à 150 km et cale sa carte sur la production des maraîchers, fermes laitières et brasseurs voisins. Résultat : moins de kilomètres alimentaires, des saveurs optimales et un soutien direct à l’économie rurale environnante.
Pour garder une touche gastronomique sans importer d’avocats ni de mangues, misez sur la créativité :
- Printemps : asperges blanches rôties, mousse de chèvre frais, coulis de fraise Gariguette.
- Été : gaspacho de tomates anciennes, truite fumée des torrents, sorbet pêche de vigne.
- Automne : ravioles de potimarron, suprême de pintade aux cèpes, crumble de poires au miel.
- Hiver : velouté de topinambours, joue de bœuf confite au vin des coteaux, compote de pommes Reinettes.
Demandez au prestataire une fiche d’origine des produits ou la présence de labels régionaux (Bio cohérence, AOP, IGP). La transparence rassure les invités et alimente vos supports de communication, du menu papier ensemencé aux stories Instagram.
Calculer les portions pour limiter le gaspillage
Le gaspillage commence souvent sur le devis. Avant de signer, croisez la liste d’invités avec le type de service (cocktail dînatoire, repas assis, buffet). Les chefs estiment habituellement 10 % de marge pour les « imprévus » : négociez une marge de 5 %, plus réaliste si le nombre de convives est verrouillé.
- Cocktail apéritif : 8 à 10 pièces salées par personne suffisent, dont 2 végétariennes.
- Repas à table : entrée 150 g, plat 180 g viande ou 150 g poisson + 120 g garniture, dessert 120 g.
- Buffet : 350 g de mets salés, 150 g sucré par invité, avec un équilibre 60 % végé.
- Boissons : 1 bouteille de vin pour 3 personnes, 1 bouteille d’eau pour 2, 1,5 verre de champagne chacun.
Un tableur partagé mariés – traiteur permet d’ajuster au fil des réponses RSV P. Lorsque l’effectif varie, les fiches techniques du chef facilitent le recalcul instantané des grammages et évitent les commandes de dernière minute, souvent hors saison donc plus lourdes en CO₂.
Doggy-bags et dons associatifs : organiser la collecte
Malgré une logistique millimétrée, il reste toujours quelques plateaux de mignardises. Plutôt que de les jeter, anticipez la seconde vie des mets. Demandez dès la signature du contrat : conditionnement, stockage, transport. Le traiteur peut inclure des boîtes compostables en bagasse ou carton kraft, neutres en plastique.
Pour les dons, la loi Garot autorise depuis 2016 la redistribution des invendus alimentaires. Contactez une association locale (Linkee, Les Restos du cœur, Banque alimentaire). Elle vérifiera la chaîne du froid et fournira les contenants isothermes. Indiquez-le sur le planning : collecte 22 h pour le froid, 1 h après la découpe du gâteau pour les pâtisseries.
Côté invités, installez un corner « À emporter » près du vestiaire. Affichez un message simple : « Servez-vous, prolongez la fête chez vous ! » Vos proches repartiront avec leurs bouchées préférées, vous évitez la benne et la conversation sur le gaspillage devient un souvenir positif de votre mariage éco-responsable.
Déco éco chic : fleurs locales location et DIY
Calendrier des fleurs de saison pour chaque mois
Se fournir auprès d’un horticulteur proche réduit les kilomètres parcourus et soutient la filière. Voici un repère mois par mois pour composer bouquets et arches sans serre chauffée :
| Mois | Variétés locales phare |
|---|---|
| Janvier | hellébores, renoncules, branches de saule tortueux |
| Février | anémones, mimosa sud Aquitaine, jacinthes |
| Mars | tulipes du Var, narcisses, muscaris |
| Avril | pivoines précoces, lilas, myosotis |
| Mai | pivoines pleines, pois de senteur, viburnum |
| Juin | roses de jardin, camomille, delphiniums |
| Juillet | tournesols, dahlias premiers, lavande |
| Août | dahlias, zinnias, scabieuses, herbes de la pampa récoltées |
| Septembre | hortensias, cosmos, amarantes retombantes |
| Octobre | chrysanthèmes de plein champ, asters, graminées |
| Novembre | fleurs séchées, cinéraire maritime, feuillages persistants |
| Décembre | sapin issu de forêts durables, ilex à baies rouges, coton |
Glisser quelques fleurs séchées garantit la tenue du décor plusieurs semaines et évite le rush de la veille. Demander au producteur un compostage des chutes complète la boucle.
Upcycling et location : idées de centres de table
Passer par la location divise par trois le poste déco et évite des dizaines de cartons voués au grenier. Les loueurs spécialisés proposent vases ambrés, chemins de table en chanvre ou chandeliers chinés. Pour un rendu vraiment personnel, marier ces éléments à des objets récupérés.
- Bocaux de confiture peints à la chaux, groupés par trois, accueillent mini bouquets et photophores rechargeables.
- Planchettes de vieille charpente transformées en longues jardinières, tapissées de mousse et piquées de dahlias.
- Assiettes dépareillées louées, empilées sous les compositions basses pour donner de la hauteur.
- Livres anciens reliés cuir, récupérés en ressourcerie, surmontés d’une cloche en verre louée, créent un écrin végétal.
Un atelier DIY la semaine précédente avec témoins et parents permet de monter tous les centres de table, puis de les stocker chez le loueur qui les livrera en même temps que la vaisselle.
Zéro plastique : alternatives élégantes et durables
Exit la mousse florale pétrosourcée et les paillettes polyester. Place aux supports réutilisables et compostables :
- Frogs en métal ou clous de tapissier au fond du vase, pour une structure invisible et éternelle.
- Rouleaux de fil de laiton pour ligaturer les tiges, remplaçant le ruban plastique.
- Nappes et serviettes 100 % lin louées. L’entretien en blanchisserie certifiée écolabel garantit une consommation d’eau contrôlée.
- Numéros de table gravés dans du bois de récup’ ou imprimés sur papier ensemencé, que les invités planteront.
- Confettis biodégradables en pétales séchés, fournis dans des cornets papier kraft compostable.
Pour les bulles de savon photogéniques, choisir des flacons en verre rechargeable vendus par kilogramme en droguerie. Les pailles en inox ou bambou consignées par le bar mobile terminent de bannir tout plastique à usage unique.
Tenues et accessoires durables pour les mariés
Robe et costume : location seconde main ou création éthique
Premier réflexe éco-responsable, la location. En France, Les Cachotières, Graine de Coton ou Dresswing proposent des robes de créateurs à partir de 150 € pour trois jours, pressing compris. Côté costume, les vitrines de Blandin & Delloye ou de Costume Éco permettent d’endosser un trois-pièces haut de gamme sans repartir avec un vêtement qu’on ne reportera pas. Même logique pour les accessoires : nœud papillon, cape en dentelle ou couronne florale, tout se loue.
Le seconde main séduit les mariés qui souhaitent garder leur tenue. Vinted, Le Dressing Club ou Once Again affichent des robes et ensembles entre -40 % et -70 % du prix neuf. Certains ateliers, comme L’Habibliothèque Mariage, retouchent la pièce pour qu’elle tombe parfaitement. Enfin, la création éthique reste possible sans plomber le budget. Des maisons telles que Gaïa & Dubos, Manon Gontero ou Rivecour travaillent en séries courtes, matières certifiées, et production locale. Compter 1 200 € à 2 000 € pour une robe entièrement sur mesure, soit un tarif proche d’un modèle prêt-à-porter classique mais avec une traçabilité complète.
Tissus bio et teintures naturelles : points de vigilance
Pour une robe ou un costume durable, viser des tissus GOTS ou Oeko-Tex qui garantissent coton, lin ou soie cultivés sans pesticides et un rejet réduit de substances toxiques. Le Tencel, issu de pulpe d’eucalyptus, offre une alternative fluide et respirante. Même logique côté costume : laine mérinos française, chanvre ou tweed recyclé divisent par deux l’empreinte carbone par rapport à un tissu synthétique.
Le succès des teintures végétales (indigo, garance, peau d’oignon) impose quelques précautions. La nuance peut évoluer légèrement à la lumière ou au premier lavage, mieux vaut demander un test de solidité des couleurs et prévoir un pressing écologique. Vérifier aussi la provenance des pigments : un colorant naturel importé par avion perd vite son intérêt environnemental. Enfin, poser la question du traitement anti-taches ou déperlants éventuels, souvent bourrés de PFAS : certains ateliers proposent des finitions à base de cire d’abeille ou de silice, bien plus saines.
Alliances recyclées et bijoux vintage : où les trouver
L’or recyclé évite l’extraction minière, responsable de 20 % des rejets mondiaux de mercure. Des bijouteries françaises comme Paulette à Bicyclette, Or du Monde ou fondent des copeaux et bijoux anciens pour créer des anneaux neufs, certifiés Fairmined ou Fairtrade. Budget moyen : 600 € à 1 200 € la paire, soit équivalent à une alliance standard.
Les couples attachés au charme de l’ancien se tournent vers les \Boutiques vintage de quartier (Saint-Paul à Paris, Carré d’Or à Lyon) ou les plateformes en ligne (Collector Square, Vestiaire Collective). Le bijou est livré avec un certificat d’authenticité et parfois une remise en état par un artisan. Dernière piste zéro déchet : fondre une bague héritée pour en tirer deux alliances modernes, option économique et hautement symbolique.
Invitations et cadeaux invités zéro papier
Faire-part numériques et papier ensemencé : mode d’emploi
Passer au faire-part numérique abat instantanément le poste courrier. Les études MyGreenEvent et LeFairePartFrancais pointent jusqu’à 40 % d’émissions en moins, car un mail ou un site dédié évite impression, enveloppe et transport. La méthode ? 1) choisir une plateforme éthique (hébergement alimenté en énergie renouvelable) 2) créer un design cohérent avec la charte du mariage 3) intégrer un module RSVP et un onglet « covoiturage » afin de limiter aussi les kilomètres. Pour les proches moins connectés, le papier ensemencé reste une alternative tactile. Glissé dans une enveloppe kraft recyclable, il se plante après lecture : le papier se décompose et libère graines de fleurs mellifères ou d’aromates. Veiller à mentionner au dos la marche à suivre : tremper la carte, placer sous 1 cm de terre, arroser régulièrement. On conserve la symbolique du beau papier, tout en semant un souvenir durable plutôt qu’un déchet.
Cadeaux vivants : graines savon solide miel local
Les traditionnelles dragées disparaissent peu à peu au profit de cadeaux invités écologiques qui se consomment ou se plantent. Quelques valeurs sûres :
- Sachets de graines (fleurs sauvages, légumes anciens). Prix moyen : 0,80 € pièce, personnalisation facile avec un tampon des initiales.
- Savon solide saponifié à froid coupé en galets de 30 g. Produit localement, sans emballage plastique, il parfume la table et voyage sans risque de fuite.
- Miel de rucher voisin en mini pot de 40 g. Un lien direct avec la biodiversité, une aide concrète aux apiculteurs et un coût autour de 2 € si la commande dépasse 100 unités.
Glisser ces surprises dans une bourse en lin ou un pochon upcyclé rend inutile toute boîte cartonnée. Ajout d’une étiquette kraft indiquant l’origine du produit et un court message : « Merci d’alimenter la biodiversité », « Prenez soin de vous » ou la date du mariage. Résultat : zéro objet superflu, un souvenir utile et un geste pédagogique pour chaque convive.
Module de partage de trajets sur votre site de mariage
Le transport pèse presque la moitié des émissions d’un mariage classique, surtout lorsque les convives viennent de plusieurs régions. Proposer un module de partage de trajets directement sur votre site crée un réflexe immédiat : « je m’inscris, je regroupe ». Les solutions toutes prêtes (Togetzer, Mobicoop, Shareyourride) s’intègrent par simple lien ou widget. Ajoutez un onglet « Venir ensemble » dans le menu principal, puis un formulaire qui affiche en temps réel les offres et les demandes de sièges. Un rappel automatique J-7 et J-1 évite les désistements de dernière minute.
Pour les invités moins à l’aise avec le numérique, glissez un QR-code sur le faire-part papier ensemencé : il redirige vers la page covoiturage. L’outil permet aussi de proposer des navettes mutualisées entre gare, hôtel et lieu de réception : il suffit d’indiquer les créneaux, le nombre de places, un point de contact. Vous pouvez enfin ouvrir un fil « convoi vélo » pour les proches du périmètre urbain. Un parcours balisé, un parking à vélos sécurisé et quelques gilets réfléchissants loués pour la soirée, et la balade devient un souvenir collectif marquant.
Impact chiffré : un trajet de 150 km en voiture émet environ 30 kg de CO₂ par passager seul. À trois par véhicule, l’empreinte tombe à 10 kg. Multipliez par 80 invités : 1,6 t épargnées, soit l’équivalent de quatre allers-retours Paris-Nice en avion.
Compensation carbone : calcul et options de financement
Le calcul de base : totalisez les kilomètres aller-retour déclarés dans le module, puis appliquez le facteur 0,2 kg CO₂/km pour une voiture thermique moyenne ou 0,04 kg pour un car de 50 places. Un tableur gratuit type Hello Carbo fournit la conversion instantanée. Exemple : 5 000 km cumulés en voitures partagées ≈ 1 t CO₂.
Plusieurs pistes de compensation carbone s’offrent à vous :
- Arrondi solidaire sur la liste de mariage : chaque cadeau peut être majoré de 1 % reversé à un projet labelisé Gold Standard.
- Billeterie à contribution libre : lors de la confirmation de présence, une case « je plante un arbre pour mon trajet » invite à un don de 2 € (en moyenne 10 kg CO₂ absorbés sur 20 ans).
- Prestataire clé en main : Reforest’Action, Ecotree ou GoodPlanet fournissent un certificat nominatif à glisser dans le livret de cérémonie.
S’affranchir totalement de ses émissions reste un objectif lointain, mais afficher le calcul, même approximatif, et financer un projet local de haies bocagères ou de chaufferie biomasse rend votre wedding green crédible et inspirant pour tous les convives.
Gestion des déchets et vaisselle compostable
Tri sur l’événement et compost : mise en place simplifiée
Le secret d’un mariage zéro déchet tient souvent à quelques détails logistiques. Préparez trois pôles clairement signalés : verre, emballages recyclables et biodéchets. Des pictogrammes grands formats et des pastilles couleur sur les verres des invités évitent toute hésitation. Confiez l’animation du point tri à deux proches volontaires ou à un prestataire “brigade verte” : un briefing de cinq minutes suffit pour aiguiller les convives sans alourdir l’ambiance.
Côté biodéchets, un partenariat avec le lieu ou une association de compostage permet de récupérer épluchures, restes de pain et serviettes compostables. Si le site dispose déjà d’un bac à compost, demandez un bac tampon près de la cuisine afin d’éviter les allers-retours. En zone urbaine, plusieurs start-up collectent les seaux le soir même et les acheminent vers des plateformes de méthanisation ou de compostage partagé. Budget moyen : 80 à 150 € pour 120 convives.
Vaisselle biodégradable vs location : le comparatif
Le choix se joue entre assiettes compostables en fibres végétales et vaisselle en porcelaine louée. Quelques repères clés :
- Empreinte carbone : une assiette en pulpe de canne à sucre émet trois fois moins de CO₂ à la fabrication qu’une assiette en céramique, mais la balance s’inverse dès la troisième réutilisation de la porcelaine louée.
- Fin de vie : compostable ne veut pas dire biodégradable en plein air. Les assiettes “OK compost” nécessitent 70 à 80 °C et une aération à 20 % d’oxygène dans un site industriel, sinon elles terminent en incinération. La location évite cette incertitude.
- Logistique : la vaisselle jetable supprime la casse et le retour au loueur, mais génère un nouveau flux de sacs à transporter vers la plateforme de compostage. La porcelaine demande un rinçage rapide avant remise sur racks, opération prise en charge par la plupart des traiteurs.
- Coût indicatif : 0,35 € l’assiette compostable contre 0,40 à 0,60 € la location (lavage inclus). Pour un dîner à dix pièces de service par personne, la location devient plus économique au-delà de 150 invités.
En pratique, beaucoup de couples mixent les deux : vaisselle traditionnelle pour le repas assis, gobelets compostables ou gobelets réutilisables consignés pour le cocktail, limitant les allers-retours vers l’office.
Brunch du lendemain : valoriser les restes du banquet
Près de 32 kg de nourriture gaspillés par an et par personne : le mariage offre l’occasion d’inverser la tendance. Prévoyez dès la commande traiteur une table de brunch anti-gaspillage. Les plateaux de fromage entamés deviennent grilled-cheese, les légumes rôtis se transforment en frittatas, la brioche de la pièce montée sert de pain perdu. Le chef peut anticiper ces recettes pour garantir la chaîne du froid.
Mettez à disposition bocaux ou tote-bags pour les invités sur le départ. Les portions restantes peuvent aussi être données à une association locale via la plateforme Phenix ou Linkee, à condition que l’accord soit bouclé 72 h avant le jour J. Résultat : un banquet prolongé, zéro culpabilité et des économies de petit-déjeuner pour vos proches qui logent sur place.
Budget et check-list d’un mariage écologique
Comparatif coût mariage éco responsable vs classique
Pour 100 invités, un mariage « classique » en France tourne autour de 25 000 €. En jouant la carte mariage éco-responsable, la facture moyenne descend à 20 000 € environ, soit 3 000 à 5 000 € d’économies relevées par plusieurs plateformes spécialisées. Détails poste par poste :
| Poste | Mariage classique | Mariage éco-responsable | Écart moyen |
|---|---|---|---|
| Lieu (location journée) | 6 000 € | 6 000 € (site labellisé, proche) | = |
| Repas + boissons | 10 000 € (100 €/pers.) | 8 000 € (menu locavore, options végé) | -2 000 € |
| Décoration | 3 000 € (achat neuf, fleurs hors saison) | 1 200 € (location, DIY, fleurs locales) | -1 800 € |
| Tenues mariés | 3 500 € (création sur-mesure neuve) | 1 800 € (location, seconde main) | -1 700 € |
| Faire-part & papeterie | 500 € (impression papier premium) | 120 € (invitation digitale + papier ensemencé) | -380 € |
| Cadeaux invités | 400 € (objets personnalisés) | 90 € (sachets de graines, miel local) | -310 € |
| Gestion des déchets | 0 € (souvent ignoré) | 300 € (tri, compost, vaisselle réutilisable) | +300 € |
| Transport invités | 1 600 € (navettes ponctuelles) | 2 000 € (navettes + compensation CO₂) | +400 € |
| Total indicatif | 25 000 € | 20 000 € | -5 000 € |
Les économies proviennent surtout de la déco louée ou recyclée, des tenues seconde main et d’un menu plus végétal. Les postes pouvant grimper dans la version green sont le transport collectif et la gestion des déchets, deux investissements qui réduisent nettement l’empreinte carbone (jusqu’à -40 % d’émissions par rapport au format traditionnel).
Checklist finale des étapes green à imprimer
Une feuille A4 sur votre frigo suffit pour piloter votre planning éco-responsable. Cochez au fur et à mesure :
- 12-9 mois : définir le budget, choisir un lieu labellisé à moins de 100 km de la majorité des invités.
- 9-6 mois : booker un traiteur locavore, prévoir un menu de saison, intégrer les doggy-bags dans le devis.
- 6 mois : lancer le site de mariage avec module de covoiturage, envoyer les save the date numériques.
- 5-4 mois : sélectionner tenues en location ou dépôt-vente, réserver la vaisselle réutilisable ou compostable.
- 4-3 mois : confirmer les fleurs de saison, commander les cadeaux invités vivants à moins de 1 €/pers.
- 3-2 mois : signer les contrats prestataires en y intégrant clauses tri des déchets et don des surplus alimentaires.
- 2 mois : éditer les faire-part papier ensemencé pour les proches moins connectés, finaliser le plan de transport.
- 1 mois : briefer vos témoins sur la signalétique tri, tester la borne de recharge pour la sono basse conso.
- J-7 : livrer les contenants compost, valider le fléchage covoiturage, préparer les contenants à restes du brunch.
- Après le jour J : publier le bilan des déchets, compenser les émissions restantes, revendre ou louer votre déco.
Imprimez, collez, cochez, et gardez cette liste comme fil conducteur pour une célébration chic, joyeuse et alignée avec vos valeurs.
Ressources et prestataires éco responsables à contacter
Annuaire lieux traiteurs et loueurs engagés
Trouver la bonne adresse se joue d’abord en ligne. Les plateformes généralistes 1001Salles et ABC Salles proposent un filtre « Clef Verte » ou « ISO 20121 » qui fait ressortir des domaines limitant les déchets et optimisant l’énergie. Sur Mariages.net, le pictogramme « Green Wedding » distingue les prestataires ayant signé une charte bas carbone. Pour aller plus loin, l’association Les Traiteurs Écoresponsables recense une quarantaine de chefs locavores qui travaillent en circuit court et récupèrent les surplus pour des dons alimentaires. Côté décoration et mobilier, La Sève loue de la vaisselle compostable ou réemployable tandis que Options Green propose nappes en lin français, arches en bois issu de forêts gérées et transport mutualisé du matériel.
- Lieux : Manoir de l’Île aux Loups (Clef Verte), Château de Montaubois (ISO 14001), La Verrière des Écrins (Zéro Gaspillage, tri cinq flux).
- Traiteurs : Maison Disson (cuisine 100 % locale dans un rayon de 150 km), Le Festin Nomade (formules végétariennes et vegan), Bocaux d’Émile (service en bocaux consignés).
- Loueurs : La Sève (vaisselle), Madame la Brocante (mobilier chiné), Florésie Loc’Fleurs (structures réutilisables en acier recyclable).
Les réseaux locaux comme les chambres d’agriculture ou les offices de tourisme tiennent souvent une liste de fermes auberges, brasseries artisanales ou fleuristes « Fleurs de France ». Un coup de fil suffit pour dénicher un prestataire à moins de 50 km et réduire les kilomètres parcourus par les camions de livraison.
Guides officiels ADEME et outils de calcul CO₂
Avant de signer un contrat, mesurez l’impact prévisionnel de votre journée. L’ADEME met à disposition le guide « Organiser un événement responsable » et son tableur gratuit qui estime les émissions liées aux repas, transports, énergie et déchets. Pour une approche plus visuelle, l’appli Event Impact (développée avec le CSO) affiche un tableau de bord simple où l’on renseigne nombre de convives, kilomètres parcourus ou quantité de fleurs importées pour obtenir une fourchette de tonnes équivalent CO₂.
- Bilan Carbone Événement : module officiel ADEME issu de la méthode Bilan Carbone, idéal pour les couples souhaitant compenser ensuite.
- Greenly Events : version mobile avec recommandations instantanées pour gagner des points CO₂, pratique lors des derniers réglages.
- Carbo Wedding : calculateur dédié au mariage, import des données TraouMad, Options Green et transport invités via un lien de covoiturage.
Enfin, le Mémento du Wedding Planner responsable édité par le collectif REEVE fournit 25 fiches pratiques : check-list tri des déchets, modèle de clause contractuelle « surplus alimentaire », grille de suivi des consommations d’eau. Ce petit manuel est téléchargeable gratuitement après inscription et sert de fil rouge à la préparation, du devis initial au débrief post-cérémonie.
Un mariage chic peut désormais rimer avec empreinte légère, économies réelles et coups de pouce aux artisans du voisinage, la preuve concrète que célébrer l’amour n’oblige plus à sacrifier la planète. Reste une invitation à chaque futur couple : faire de ce jour unique un manifeste collectif, où chaque bouquet de saison et chaque navette partagée repousse l’idée même de gaspillage. Qui sait, dans quelques années, c’est peut-être le mariage dit « traditionnel » qui paraîtra démodé.
