Cent invités, une tonne de CO₂ : l’envers du décor d’une noce classique ne fait plus rêver les couples soucieux de cohérence. Pourtant chaque détail, du lieu au menu, offre une marge de manœuvre pour diviser ce poids carbone et insuffler du sens à la fête. Suivez le fil des solutions concrètes pour prononcer un grand oui sans compromis sur la planète.
Pourquoi viser un mariage éco-responsable
L’empreinte carbone moyenne d’un mariage en France
Un mariage de 100 invités émet en moyenne 1 tonne de CO₂, d’après le Guide ADEME. Les déplacements des convives pèsent lourd : près de 75 % des émissions totales. Viennent ensuite le repas, la décoration et la consommation d’énergie du lieu de réception. Rapportée au nombre de convives, la fête équivaut à 10 kg de CO₂ par personne, l’équivalent d’un aller-retour Paris-Lille en voiture individuelle.
La dimension matérielle est tout aussi parlante : une célébration classique génère jusqu’à 400 kg de déchets pour 120 convives (WWF). Entre gobelets jetables, chutes de fleurs importées et restes alimentaires, la journée la plus festive de l’année laisse souvent une trace environnementale disproportionnée face à ses quelques heures de bonheur partagé.
Enjeux sociétaux et attentes des couples green
Un quart des futurs mariés en France déclarent vouloir un mariage éco-responsable (enquête Mariages.net). Cette aspiration répond à une double attente : limiter l’impact climatique et donner plus de sens à la célébration. Les réseaux sociaux confirment la tendance : 54 % des requêtes Pinterest liées au mariage portent désormais sur l’éco-wedding.
Les couples engagés cherchent des solutions concrètes : fournisseurs locaux, tenues de seconde main, listes de cadeaux solidaires. Au-delà du geste écologique, la démarche traduit un positionnement sociétal fort : privilégier l’économie circulaire, soutenir les circuits courts, réduire le gaspillage. Dans un contexte où la transparence et la responsabilité deviennent la norme, le mariage se transforme en laboratoire d’engagement personnel, un événement capable d’inspirer la famille et les proches tout en alignant la fête avec les valeurs du quotidien.
Choisir un lieu de réception bas carbone
Proximité des invités et accessibilité mobilité douce
Le poste transport représente 75 % des émissions d’un mariage d’après l’ADEME. En listant en amont les codes postaux des convives, puis en traçant le « centroïde » de leurs adresses, on divise souvent par deux la distance moyenne parcourue. L’objectif : un rayon de 30 km pour la majorité des invités, idéalement à proximité d’une gare TER ou d’une ligne de car régionale. Certains couples vont plus loin et organisent cérémonie, cocktail et soirée dans le même périmètre piéton, supprimant les navettes internes et économisant plusieurs centaines de kilos de CO₂.
Au moment de visiter un domaine ou une salle municipale, interrogez le gestionnaire sur :
- la présence d’une gare, d’une station de tram ou d’un arrêt de bus à moins de 15 minutes à pied,
- un parking vélo sécurisé et des bornes de recharge pour voitures électriques,
- la possibilité de réserver un bloc de chambres ou d’hébergements sur place afin d’éviter les retours nocturnes en voiture.
Une astuce partagée par la wedding-planner Marie Nicolas (agence Noce Green) consiste à joindre au faire-part un QR code renvoyant vers une carte de covoiturage et un guide « venir sans voiture ». Le taux d’adhésion dépasse 60 % quand l’information est envoyée dès le save-the-date.
Labels verts et efficacité énergétique du site
Un lieu de réception bas carbone ne se limite pas à sa localisation. Les labels fournissent un cadre clair pour juger sa performance. Les plus courants :
- ISO 20121 : management responsable d’événements, suivi d’indicateurs énergie et déchets,
- LéCOSE (Événement Éco-Engagé) : référentiel français axé sur la réduction d’empreinte carbone et l’accessibilité inclusive,
- Clef Verte et Écolabel européen : hébergements touristiques à faible impact, énergie 100 % renouvelable et tri des déchets obligatoire.
Avant de signer, demandez les factures d’électricité ou le contrat d’achat d’énergie : un site alimenté en électricité verte, équipé de LED et chauffé aux granulés de bois peut réduire jusqu’à 10 % l’empreinte totale de l’événement, selon une modélisation Carbone 4. Vérifiez aussi l’isolation, la récupération des eaux de pluie pour les sanitaires extérieurs et l’interdiction des groupes électrogènes. Un simple relevé de compteur avant et après le week-end permettra, ensuite, de communiquer aux invités le bilan kWh et de valoriser votre démarche de mariage éco-responsable.
Réduire les déplacements des invités
Le transport pèse près de 75 % des émissions d’un mariage selon l’ADEME. Réunir les convives sur un même trajet permet donc de diviser par trois, voire par quatre, les kilomètres parcourus. Concrètement, deux leviers dominent : le covoiturage et la navette.
- Covoiturage organisé dès l’envoi du “save the date”. Créez un tableau partagé ou activez l’option “ride-share” proposée par plusieurs plateformes de wedding planning. Les invités indiquent leur ville de départ, les places libres et leurs horaires. Un rappel dans le mail J-7 relance les retardataires.
- Groupe de discussion dédié. Un canal WhatsApp ou Signal facilite les ajustements de dernière minute, évite les trajets “voitures vides” et rassure les personnes âgées qui préfèrent un conducteur identifié.
- Navette collective (car ou minibus) au départ d’une gare TGV ou du centre-ville le plus proche. Budget moyen : 400 à 800 € pour un car de 50 places. Impact : – 60 % de CO₂ par passager par rapport à la voiture individuelle sur 50 km.
- Chauffeur mutualisé pour le retour de nuit. Un minibus tournant toutes les heures, plus sûr et moins émetteur que 30 VTC dispersés.
- Signalétique sur site. À l’arrivée, un panneau “parking covoiturage” évite les détours et valorise l’effort collectif.
Marie Nicolas, wedding-planner de l’agence Noce Green, constate qu’« un car plein permet d’économiser environ 500 kg de CO₂ sur un aller-retour Paris-Chartres ». L’information chiffrée, partagée dans le faire-part ou durant les discours, fédère et motive.
Outils pour calculer et compenser les trajets
- Calculateur ADEME “Nos Gestes Événement”. Entrez le nombre de kilomètres par mode de transport, le logiciel estime la part de CO₂ de chaque invité et le total global. L’outil propose également des pistes de réduction avant d’afficher la compensation.
- Plug-in CO₂ The Knot (anglais mais intuitif) : exportable en iframe sur votre site de mariage pour que chacun mesure son propre trajet et choisisse un don compensatoire.
- Apps grand public comme Karos ou BlaBlaCar Daily, utiles pour visualiser le remplissage des voitures en temps réel.
Une fois le bilan établi, plusieurs programmes certifiés Gold Standard ou Label Bas-Carbone acceptent les contributions individuelles, à partir de 2 € pour 100 kg de CO₂. Mentionnez le lien vers Reforest’Action ou la Fondation GoodPlanet dans le faire-part digital ou le QR code placé sur la table des cadeaux. Les couples qui ont appliqué ce duo “réduction puis compensation” affichent en moyenne un impact transport divisé par deux, tout en maintenant un budget maîtrisé.
Impact CO2 d’une assiette végétale versus carnée
Une portion de bœuf servie avec garniture franchit facilement les 5 kg d’équivalent CO2 selon l’ADEME. À l’autre bout de l’échelle, une assiette végétale cuisinée à partir de légumes de saison et de légumineuses locales tourne autour de 0,5 kg. Pour un repas complet de 100 convives, passer d’un plat principal carné à un menu 100 % végétarien permet d’éviter près de 450 kg de CO2, soit près de la moitié de l’empreinte totale d’un mariage moyen estimée à 1 tonne. L’étude Carbone 4 citée par l’ADEME chiffre même la baisse globale à –30 % lorsque le traiteur privilégie à la fois le végétal et le circuit court.
Au-delà du plat, il faut scruter les garnitures, les desserts et les boissons. Les fromages AOP produits à moins de 150 km, les vins biodynamiques d’une appellation voisine ou les jus pressés sur place affichent un bilan nettement plus léger que leurs équivalents importés. Un cahier des charges « zéro avion » et « saisonnalité stricte » permet de réduire jusqu’à 80 % des émissions liées aux ingrédients exotiques (vanille, fruits rouges hors saison, mangue), sans supprimer la gourmandise.
- Traiteur local : moins de 200 km entre le producteur et la cuisine.
- Menu végétarien : légumineuses françaises, céréales anciennes, légumes bio de saison.
- Option flexi : proposer une alternative carnée bas carbone (volaille plein air) pour rassurer les invités les plus réticents.
Gérer le gaspillage alimentaire et dons post événement
La FAO évalue à 17 % la part jetée d’un buffet classique. Une planification millimétrée fait chuter ce chiffre : confirmation des régimes alimentaires quatre semaines avant la noce, calcul à 0,8 portion par personne sur les pièces cocktails, personnel formé pour resservir plutôt que remplir les plateaux. Le traiteur peut aussi travailler en portions individuelles consignées (bocaux, verrines) pour faciliter la reprise des restes non déballés.
Lorsque malgré tout il reste des plats, la loi facilitant les dons alimentaires autorise une redistribution en moins de 48 h. Insérer dès le devis une clause « don systématique » vers les Banques alimentaires ou l’association Linkee garantit le débouché. Clara et Thomas, suivis par Zero Waste France, ont ainsi redistribué 38 kg de préparations encore froides et économisé un aller-retour benne, réduisant leurs déchets de 80 %. Pour les denrées non éligibles au don (restes d’assiettes, chutes de préparation), un composteur sur site ou la collecte par une start-up comme Les Alchimistes ferme la boucle.
- Surplus planifié ? Ouvrir un créneau Too Good To Go la veille pour écouler les boîtes cocktail.
- Vaisselle réutilisable ou consignée pour éviter les emballages jetables lors du doggy-bag.
- Pense-bête post-mariage : pesée des restes, retour d’expérience, mise à jour du guide familial pour la prochaine célébration.
Décoration et fleurs écologiques
Fleurs de saison françaises et alternatives séchées
95 % des fleurs coupées vendues en France arrivent des Pays-Bas ou du Kenya, rappelle le collectif Floraison Paris. Transport aérien réfrigéré, serres chauffées, pesticides interdits en Europe : le bouquet classique affiche un lourd bilan carbone. Passer par une ferme florale labellisée Fleurs de France, ou un fleuriste qui s’approvisionne en circuit court, divise l’empreinte du bouquet par quatre selon l’ADEME. Les producteurs locaux récoltent à la demande, évitent le stockage sous azote et réduisent le gaspillage.
Le calendrier reste la meilleure boussole : renoncules et anémones entre février et avril, pivoines et roses anciennes en mai-juin, dahlias, zinnias et tournesols tout l’été, chrysanthèmes et asters jusqu’en octobre, puis hellébores en hiver. Pour les compositions de table, les herbes aromatiques, branches fruitières ou feuillages ramassés une semaine avant le mariage créent un décor vivant sans surcharge carbone.
Les fleurs séchées et graminées (lagurus, phalaris, avoines) prolongent la fête. Elles se préparent plusieurs mois en amont, voyagent sans eau et se conservent des années. Une autre option consiste à louer le décor floral : certaines start-up récupèrent les compositions le soir même et les réutilisent lors d’événements voisins, solution testée par le couple Clara et Thomas qui a réduit ses déchets de 80 % (Zero Waste France).
Upcycling et location de mobilier réutilisable
L’upcycling transforme chaque objet du quotidien en élément de décor. Bouteilles de vin transparentes devenues soliflores, draps anciens teints à l’avocat pour les nappes, palettes de chantier revisitées en panneau plan de table : les achats neufs fondent et la facture aussi. Dès la première réunion, la wedding-planner peut lister les matériaux déjà disponibles dans la famille pour éviter les doublons.
Pour le gros mobilier, la location reste la voie la plus sobre. Chaises en bois, arche géométrique, guirlandes guinguette, tonnelles, nappes et serviettes partagent des dizaines de mariages sur un même cycle de vie. Une arche fleurie louée 80 € au lieu de l’achat à 350 € économise non seulement 270 € mais 27 kg de CO₂ associés à la fabrication (estimation Carbone 4). Les loueurs spécialisés livrent, installent, puis reprennent le matériel, limitant les emballages à usage unique.
- Mobilier : chaises, bancs, mange-debout, pupitre de cérémonie
- Textile : nappes, serviettes, housses, tapis de cérémonie
- Décor lumière : photophores, guirlandes LED, chandeliers
- Signalétique : panneaux en bois, chevalets, numéros de table
Un rapide inventaire avant signature du devis permet de troquer ou louer 70 % du décor, pour un mariage vraiment durable et un budget allégé d’environ 15 % selon Mariages.net.
Tenues de mariés et tenues d’invités seconde main
Location revente plateformes et labels textiles
La mode nuptiale est un poste à fort impact car la fabrication d’un kilo de textile synthétique émet en moyenne 25 kg de CO₂ (ADEME). Miser sur la seconde main allonge la durée de vie des vêtements et évite ces émissions. Les robes se louent aujourd’hui à partir de 120 € sur Les Cachotières ou Une Robe Un Soir, deux plateformes françaises qui assurent retouches et pressing. Pour la revente, Vinted et Le Bon Coin concentrent le gros du trafic, tandis que Dressing Idéal ou Once Again ciblent les pièces haut de gamme. Les costumes se trouvent sur Les Apprêtés ou en boutique de location traditionnelle, souvent avec option ajustement le jour même. Pour les invités, la robe cocktail en location revient en moyenne 60 € et génère 80 % de CO₂ en moins qu’un achat neuf porté une seule fois, selon le calculateur interne de Les Cachotières.
- Labels à repérer : GOTS ou OCS pour le coton bio, Fair Wear Foundation pour le respect social, Oeko-Tex pour l’absence de substances toxiques. Certains loueurs indiquent ces garanties sur chaque fiche produit.
- Conseil timing : réserver six mois avant pour la robe, un mois pour les accessoires. La plateforme bloque alors le créneau et envoie un kit retour pré-payé, réduisant les déplacements inutiles.
- Option upcycling : transformer une robe de famille avec une créatrice spécialisée permet d’économiser la phase de tissage, la plus énergivore.
Alliances éthiques et bijouterie responsable
Un gramme d’or extrait à la mine requiert jusqu’à deux tonnes de roche et de cyanure. Pour éviter cette empreinte, trois pistes gagnent du terrain. La plus répandue : l’or recyclé, refondu à partir de bijoux anciens. Des maisons françaises comme Paulette à Bicyclette travaillent à 100 % en métal recyclé certifié RJC Chain of Custody. Deuxième option : l’or équitable label Fairmined, issu de petites mines contrôlées sur les plans social et environnemental. Le surcoût de 8 à 12 % finance la sécurité des mineurs et la restauration des sols. Troisième voie : le diamant de laboratoire, chimiquement identique à la pierre naturelle mais sans extraction. Courbet ou Innocent Stone l’associent à de l’or recyclé pour des alliances traçables.
- Questions clés à poser au joaillier : provenance de l’or, certification Fairmined ou recyclé, traçabilité des pierres, bilan carbone du procédé de taille.
- Réemploi : faire fondre le bijou d’une aïeule permet d’éviter toute extraction et ajoute un symbole familial fort.
- Location d’orfèvrerie : pour les boucles d’oreilles ou bracelets du jour J, les services de leasing joaillier (Gemmyo for Rent, Flamme en Rose) réduisent le besoin en nouvelles pièces.
Gestion des déchets et solutions zéro déchet
Tri sur site compost et vaisselle réutilisable
Chaque mariage de 120 convives génère en moyenne 400 kg de déchets selon Zero Waste France. Pour éviter ces montagnes de sacs poubelle, installez un espace tri visible et signalé dès le cocktail. Trois bacs suffisent : verre, recyclables secs, déchets organiques. Le traiteur signe la même charte et forme son équipe, afin que les coulisses suivent la même logique que la salle. Les restes de préparation, les épluchures et les serviettes en papier non imprimées partent vers un composteur de proximité ou vers une plateforme de méthanisation communale. Plusieurs collectivités prêtent désormais des bacs de 240 L gratuitement pour les événements, il suffit de les réserver en amont.
La vaisselle réutilisable reste la mesure la plus efficace. Louer assiettes, verres et couverts en inox coûte en moyenne 2,80 € par invité, lavage inclus, un prix comparable aux gammes jetables “design” mais sans les kilos de plastique. Pour le bar, les gobelets consignés imprimés aux prénoms des mariés servent aussi de souvenir. Le témoignage de Clara et Thomas, relayé par Zero Waste France, montre qu’ils ont réduit de 80 % leur volume de déchets et économisé 12 % sur leur budget en combinant location de vaisselle, fontaines à eau filtrée et compostage.
Réduction de l’impact numérique photos et vidéos
Les serveurs qui stockent les clichés de la journée tournent 24 h / 24. Un millier de photos en haute définition sauvegardées dans le cloud pèsent environ 20 Go, soit près de 18 kg de CO₂ sur dix ans (calcul GreenIT). Limiter l’empreinte passe d’abord par la curation : demandez à votre photographe une première sélection resserrée de 300 images déjà optimisées pour le web, puis stockez les fichiers bruts sur un disque dur externe débranché quand il n’est pas utilisé.
Côté vidéo, un film de 15 minutes en 1080p suffit souvent à revivre l’émotion, sans le poids d’une version 4K. Privilégiez la livraison sur clé USB recyclée ou disque dur collectif plutôt qu’un lien cloud illimité. Pour le partage avec les invités, une galerie éphémère accessible 30 jours limite la bande passante. Enfin, pensez à compenser le léger reste d’émissions via un projet labellisé Gold Standard, le coût oscille autour de 2 € pour 50 kg de CO₂.
Cadeaux invités et listes de mariage solidaires
Idées cadeaux durables et consommables locaux
Les petits souvenirs que l’on retrouve abandonnés sur les tables représentent une part non négligeable des 400 kg de déchets générés en moyenne par un mariage de 120 convives (WWF). Pour éviter cet écueil, de plus en plus de couples privilégient un cadeau invité éco-responsable, consommable, local et emballé sans plastique. Le geste reste symbolique, l’impact environnemental chute.
- Gourmand et circuit court : mini pots de miel ou de confiture d’un apiculteur voisin, huile d’olive AOP sous format 10 cl, sachet de thé vrac torréfié dans le département. Les contenants en verre se réutilisent ou se consignent.
- Cosmétique solide : savon saponifié à froid ou shampoing solide produit à moins de 100 km, glissé dans un étui en coton bio réutilisable.
- Green touch : bombes à graines mellifères, jeunes plants d’herbes aromatiques ou cartes à planter imprimées sur papier ensemencé français.
- Ambiance locale : bougie à la cire de soja coulée par un artisan, parfumée aux huiles essentielles régionales plutôt qu’aux fragrances synthétiques importées.
- Packaging malin : étiquette kraft certifiée FSC, ficelle en chanvre, furoshiki découpé dans des chutes de tissu. Tout se recycle ou se composte.
Côté budget, compter 2 € à 4 € pièce. En privilégiant un seul fournisseur local, on réduit la logistique et donc l’empreinte carbone liée au transport, premier poste de CO₂ selon l’ADEME.
Créer une cagnotte caritative ou compensation carbone
L’autre tendance forte consiste à troquer l’urne traditionnelle contre une liste de mariage solidaire. Oxfam UK recense 2,3 millions de livres collectés en 2023 via ces listes, preuve d’un engouement durable. En France, Mariages.net indique que 25 % des couples interrogés souhaitent « donner du sens » à leur union. Plusieurs options : soutenir une association choisie par les mariés, financer un projet local ou compenser les émissions restantes de la fête.
Mode d’emploi en trois étapes
- Estimer les émissions : un mariage de 100 invités équivaut à environ 1 tonne de CO₂. Les calculateurs en ligne (GoodPlanet, Sami, The Knot) fournissent une estimation gratuite en quelques minutes.
- Fixer l’objectif : reverser l’équivalent carbone (20 à 40 € la tonne via Gold Standard ou EcoAct), ou choisir une cause qui parle au couple : reforestation, accès à l’eau, protection animale.
- Ouvrir la cagnotte : plateformes spécialisées (HelloAsso, Colibri, Zankyou) permettent de créer une page dédiée. Les invités reçoivent un lien QR sur le faire-part ou un petit chevalet à la table.
Transparence et storytelling font la différence : expliquez la démarche sur le site du mariage, détaillez la destination des fonds et communiquez le montant récolté après la fête. Une manière élégante de transformer la générosité des proches en impact positif, sans encombrer les valises de cadeaux superflus.
Budget et simulateur de bilan carbone mariage
Tableau comparatif 50 100 150 invités
Sur la base des données ADEME (1 t de CO₂ pour 100 convives, dont 75 % liés au transport) et du retour de terrain de wedding-planners spécialisés, le tableau ci-dessous sert de mini simulateur. Il mesure l’empreinte d’un format « classique » versus un scénario « green » qui combine menu végétarien local, lieu accessible en train, décoration réemployée et vaisselle réutilisable. Les montants budgétaires proviennent de la moyenne nationale relevée par Mariages.net (120 € par couvert) corrigée des gains ou surcoûts constatés par Zero Waste France et l’agence Intuitu Wedding.
| Nombre d’invités | CO₂ mariage “classique” (kg) | CO₂ scénario “green” (kg) | Réduction | Budget total moyen (€) | Budget “green” (€) | Écart |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 50 | 500 | 300 | -40 % | 6 000 | 5 700 | -5 % |
| 100 | 1 000 | 600 | -40 % | 12 000 | 11 400 | -5 % |
| 150 | 1 500 | 900 | -40 % | 18 000 | 17 100 | -5 % |
Pour affiner ces ordres de grandeur, multipliez simplement le nombre d’invités par 10 kg de CO₂ (moyenne nationale) puis appliquez les leviers choisis : ‑30 % si le menu passe au végétarien et au circuit court, ‑10 % si le site se situe à moins de 50 km du bassin d’invités, ‑5 % avec une déco 100 % réutilisable. Le calcul reste indicatif mais offre une échelle claire pour orienter vos décisions.
Coûts ou économies d’un mariage green
Le virage durable n’implique pas forcément une rallonge de budget. Trois postes baissent nettement : le menu (jusqu’à ‑15 % en passant à un buffet végétarien de saison), la décoration (fleurs de champ réutilisées, mobilier en location, estimateur -50 % comparé à l’achat jetable) et les cadeaux invités (pots de miel local ou sachets de graines : 2 € l’unité contre 5 € pour un bibelot importé). À l’inverse, certains fournisseurs labellisés RSE ou bio facturent 5 % à 7 % de plus, tout comme la location d’une flotte de navettes ou l’achat de crédits carbone certifiés Gold Standard.
Au global, les retours d’expérience compilés par Zero Waste France montrent une enveloppe finale oscillant entre –12 % et +7 % par rapport à un format conventionnel, l’économie dominante venant surtout de la sobriété : moins d’imprimés, moins de gaspillage alimentaire, aucun objet à usage unique. Avant de signer un devis, demandez donc deux colonnes : coût financier et coût carbone. Cette double lecture aide à arbitrer sans sacrifier l’ambiance ni la planète.
Check list finale et ressources officielles
Guide ADEME et certification ISO 20121
Deux documents de référence permettent de verrouiller l’organisation d’un mariage éco-responsable : la fiche pratique « Organiser un évènement écoresponsable » de l’ADEME et la norme internationale ISO 20121, dédiée aux manifestations durables.
- Guide ADEME : téléchargeable gratuitement, il détaille poste par poste les actions à cocher — mobilité des invités, choix du lieu, restauration bas carbone, énergie, décoration, déchets, communication. Chaque rubrique propose un indicateur de suivi (kg de CO₂, volume de déchets, part d’aliments locaux) et un seuil cible. La dernière page résume l’ensemble sous forme de tableau qu’il suffit d’imprimer pour le jour J.
- ISO 20121 : cette certification volontaire s’adresse d’abord aux lieux et agences mais ses exigences peuvent servir de grille d’auto-évaluation pour un couple. Trois piliers : engagement de la direction, plan d’action chiffré, amélioration continue. Demander à vos fournisseurs s’ils sont certifiés ou en cours de démarche est un moyen simple de vérifier leur sérieux.
Check list express avant de boucler les contrats :
- Sceller un lieu situé à moins de 60 km du plus grand bassin d’invités.
- Imposer un menu au moins 50 % végétal, 100 % local ou certifié bio.
- Prévoir un système de tri et une filière de compost sur site.
- Signer un engagement écrit des prestataires sur le retour des invendus et la gestion des déchets.
- Mesurer l’empreinte finale grâce au calculateur ADEME ou à un bureau d’étude carbone.
Répertoire de prestataires écoresponsables
Pour passer de l’intention à la réservation, plusieurs annuaires et labels permettent d’identifier rapidement des acteurs engagés :
- Mariages.net – filtre “Green Wedding” : plus de 400 professionnels référencés avec mention du pourcentage de services durables proposés.
- Réseau Éco-événement (REEVE) : plateforme associative qui recense traiteurs, loueurs de vaisselle réutilisable, sociétés de transport collectif bas carbone.
- Label LéCOSE – Événement éco-engagé : certification française pour les agences et lieux de réception. Une liste des sites labellisés est publiée chaque trimestre.
- Noce Green : collectif de wedding-planners spécialisés dans l’évènement responsable, présent dans neuf régions.
- Fleuristes de France : carte interactive des artisans engagés dans la fleur locale de saison, mise à jour par la Fédération française des artisans fleuristes.
- Fairmined : liste d’orfèvres travaillant de l’or équitable, pertinente pour les alliances.
- Zero Waste France – annuaire Zéro Déchet : loueurs de vaisselle, sociétés de compostage, solutions de dons alimentaires après réception.
Avant de signer, poser quatre questions clés : provenance des produits, plan de réduction et de tri des déchets, bilan carbone existant, labels ou certifications détenus. Les réponses écrites faciliteront la compilation du dossier de suivi demandé par le guide ADEME et sécuriseront votre objectif de nuancer l’empreinte globale du mariage.
Choisir un mariage éco-responsable, c’est convertir une journée de bonheur en levier concret pour effacer jusqu’à 400 kg de CO2 sur une liste de 100 convives. Chaque décision, du lieu proche des gares au menu végétal, raconte une vision plus légère pour la planète et plus riche de sens pour les invités. Reste à savoir quel récit vous écrirez le jour où vous direz oui : celui d’une fête éclair ou celui d’un engagement qui se prolonge bien après la dernière danse ?
